CHACUN SA VIE, CHACUN SON AVIS
Avant de donner mon avis, « mon intime conviction » sur ce film qui est un pur Lelouch, je voudrais, et ce n’est pas mon habitude, souligner l’esprit mauvais qui souffle sur les critiques du journal Le Monde.
Leur critique est un rejet du respect que l’on doit aux artistes et à leur travail.
Leur vocabulaire ampoulé pour tourner en dérision ce film qui a eu l’adhésion d’une armada d’acteurs de renom heureux d’y apporter leur concours, même pour une seule scène.
Leur style follement prétentieux pour massacrer une oeuvre sans prétention ( je cite : « une faillite dramaturgique ») non, je rêve...
Une telle volonté de passer sous silence les points forts du film pour ironiser sur ses faiblesses.
Le plus difficile, pour un critique, c’est de rester juste.
Tout comme trop d’impôt tue l’impôt, trop de critique tue la critique.
Coup de coeur -
CHACUN SA VIE est un pur Lelouch, je l’ai dit. On le retrouve, comme on retrouve certains réalisateurs ancrés dans leur univers et n’en démordant jamais, à ses thèmes récurrents, toujours les mêmes, la vie, l’amour, le destin, le hasard… Avec toujours la même petite musique qui danse avec le jazz. Et aussi à sa prédilection pour les films à sketches où il donne la parole à ses acteurs fétiches. Il aime tellement les acteurs, Lelouch. Et ils le lui rendent bien.
Ici, ils sont si nombreux que l’on s’y perd, c’est vrai. Mais les scènes qui défilent sont toutes chargées d’émotion, d’humour, d’amour et les acteurs sont tous remarquables, on les sent tous immergés dans leur histoire, chacun son histoire, chacun sa vie.
Il y a un nouveau venu dans la bande à Lelouch, l’avocat-star Eric Dupont-Moretti, rendu célèbre parmi les ténors du barreau pour son score d’acquittements, au point qu’on le surnomme « l’acquittador » !
Cet homme peu séduisant , qui n’inspire pas la sympathie, tient un rôle important dans le film et se révèle être un très bon comédien – mais un bon avocat ne doit-il pas être aussi un bon comédien ?
Tout ce petit monde nous entraîne au travers d’un festival de jazz avec des passages musicaux dont la prestation emballante de Johnny Hallyday en concert, encore un de ces moments lelouchiens, hors contexte, prétexte à rencontres insolites qui n’ont rien à voir avec l’intrigue. Décousu ? Oui, décousu, ce film, si vous voulez. Comme la vie, quoi.
Voilà. C'est Lelouch. On aime ou on n'aime pas.
On a le droit de ne pas aimer un film. Mais essayer d’en dégoûter les autres, c’est moche.
Miss Comédie